Des gemmes antiques pour illuminer un reliquaire médiéval

Des gemmes antiques pour illuminer un reliquaire médiéval

Des pierres précieuses polies, taillées ou gravées, ornent la Grande châsse de saint Maurice ainsi que d’autres pièces du trésor abbatial. Ces gemmes, datant pour la plupart de l’Antiquité, sont couramment utilisées pour décorer et magnifier les objets médiévaux, notamment les reliquaires. Le remploi de gemmes antiques gravées sur des objets chrétiens peut surprendre, en raison de leur iconographie païenne. Toutefois, il faut apprécier ces merveilles avec un œil médiéval, où l’éclat et la préciosité participent de la signification de ces œuvres d’orfèvrerie religieuse. La Grande châsse de saint Maurice, en plus de sa très riche ornementation d’argent, d’argent doré et de plaquettes niellées, est rehaussé par près de 200 gemmes, verres et pâtes de verre sertis. Ces derniers bénéficiaient d’une préciosité symbolique, car ils étaient difficiles à produire avec les techniques à disposition.

Les gemmes présentes sur les objets liturgiques des trésors d’église proviennent de dons de fidèles, de pèlerins, de visiteurs illustres ou de souverains européens. Ces pierreries sont ensuite montées sur une sertissure ou au sein d’un décor cloisonné. Sous les gemmes, on dispose également une petite pièce polie ou gaufrée en argent ou en or – appelé paillon ou clinquant – qui sert à réfléchir la lumière pour rehausser la couleur et la luminosité des pierres. L’étude de leurs propriétés optiques (par exemple : couleur, transparence, lustre, etc.), permet de les identifier tandis que l’observation de leurs caractéristiques internes (par exemple : inclusions, fractures, etc.) et d’autres propriétés physiques et chimiques peut permettre d’identifier leur provenance.

La Grande châsse de saint Maurice compte 102 verres et pâtes de verre, 20 améthystes, 18 saphirs, 15 calcédoines (sardonyx, cornaline et onyx), 10 quartz, 9 émeraudes, 8 grenats, 5 perles nacrées, etc.

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