Et au-dessous, un peu d’or
Des siècles d’oxydation et d’entretien ont consommé, petit à petit, les dorures de la Grande châsse de saint Maurice. De par la superposition de certaines plaques d’argent doré, le démontage a mis au jour de petites surfaces encore intactes. On y retrouve ainsi un aspect plus éclatant, témoin de l’aspect d’origine du reliquaire. Le concepteur de cet objet avait sans doute en tête l’idée de fabriquer un reliquaire brillant, où les effets lumineux de l’argent et de l’or composaient avec l’éclat des nombreuses gemmes en un ensemble coloré. Ainsi, la châsse pouvait-elle évoquer pleinement la Jérusalem céleste.
L’or était appliqué en surface par la technique de dorure au mercure, appelée aussi dorure au feu ou or moulu. Cette technique consiste en l’application d’un mélange pâteux d’or et de mercure formant un amalgame. Cette pâte était brossée sur la surface à dorer puis chauffée, de sorte à ce que le mercure s’évapore en laissant l’or se déposer et se lier avec la surface métallique. Cette technique permettait aussi de réaliser des dorures localisées pour former des décors, comme c’est le cas ci-dessous pour le rinceau floral :